NOUVEL AN CHINOIS - NANTES - « On se retrouve tous, c'est un grand symbole ».

Le nouvel an chinois se déroulait hier, mardi 1er février, en Chine mais pas seulement ! Nombreux sont les Français et franco-chinois qui célèbrent cet évènement ! Nous avons rencontré une commerçante de l’épicerie Asian Caraïbes de Nantes qui nous raconte comment elle vit le nouvel an chinois !

NOUVEL AN CHINOIS - NANTES - « On se retrouve tous, c'est un grand symbole ».
NOUVEL AN CHINOIS - NANTES - « On se retrouve tous, c'est un grand symbole ».

Quel est le lien que vous avez avec le nouvel an chinois ?

Je suis moi-même d’origine chinoise, je suis née au Cambodge et je suis arrivée en France à l’âge de mes sept ans.

La place de cet évènement reste relativement importante dans ma famille, on se retrouve tous, ça a un grand symbole.

 

Vous fêtez aussi le nouvel an du 31 décembre ?

Tout à fait, nous sommes très friands de ces évènements. La part de réjouissance qu’on doit avoir dans un quotidien quelles que soient nos convictions, nos croyances est très importante pour nous.

 

Avez-vous déjà fêté le nouvel an chinois en Chine ?

Je l’ai célébré une fois à Taïwan. Sinon, on ne retourne pas au pays, nous sommes des réfugiés politiques du Cambodge.

 

Est-ce que le nouvel an chinois a un impact sur votre épicerie ?

Oui. Depuis une dizaine d’années, les Français et les franco-chinois fêtent le nouvel an chinois. Nos clients sont plus nombreux, ils ont plus tendance à déguster des mets chinois, à décorer leur maison avec des objets chinois.

C’est formidable ! On vient souvent me demander conseils sur la décoration de la table, des plats. L’échange est intéressant.

 

Quelles sont les pratiques, les coutumes du nouvel an chinois ?

Cette année, on est cadré sur un calendrier lunaire. Cette année, le nouvel an chinois tombe le 1er février, avant ça on a des impératifs. On nettoie pour mieux accueillir les bons auspices de l’année prochaine, dans notre habitation, de nos dettes.

Le soir de la célébration, on porte du rouge, couleur qui représente toutes nos valeurs.

Nos plats sont typiques et symboliques, il y a une histoire dans chacun d’eux. On sert obligatoirement des nouilles et du poisson qui représentent la longévité. On propose aussi de la viande, du canard laqué, de la volaille.

Si on vient du Nord ou du Sud de la Chine les plats sont aussi différents. Dans le Nord, ils servent et préparent en famille des raviolis en forme de lingot pour représenter la richesse. Dans le Sud, il y a une tradition, c’est un dessert élaboré avec huit ingrédients dont du riz gluant, représentant le bonheur.

 

L’animal qui va arriver est le tigre d’eau, est-ce que ça a quelque chose de particulier pour vous ?

Dans notre quotidien, on fonctionne beaucoup avec l’astrologie chinoise dont les symboliques des astres et ce que l’animal va apporter comme augure. Le tigre d’eau est un animal qui représente la puissance, l’année qui vient sera donc portée par beaucoup de changements, de bouleversements, de justice aussi parce que le tigre est l’animal par excellence qui va défendre la justice. La population serait donc plus sensible à la valorisation de l’individu et la solidarité pour une équité.

 

Comment le Covid a impacté votre épicerie ? et les célébrations gigantesques de Chine ?

On a une petite baisse de fréquentation par rapport à des années sans Covid mais ça nous permet de reconsidérer autrement cette journée, de s’attarder sur autre chose, créer du lien. Je ne m’inquiète pas forcément. On le célèbre en plus petite communauté et il y a aussi le virtuel maintenant pour communiquer.

 

Votre journée type du nouvel an chinois ?

En Chine, il y a trois jours obligatoires sans travail mais c’est une célébration qui peut s’étendre jusqu’à quinze jours. On prie énormément durant cette période, on fête nos défunts ancêtres et les personnes seules, on les accueille. Une fois que tous les encens sont consumés et les vœux exaucés. On fait perdurer le moment. Nous offrons aux plus jeunes, aux non-mariés et à ceux qui ne travaillent pas des étrennes d’argent.

 

 

Elsa DIZIER et Tanguy LEMEUR