Présidentielles : Le mystère Macron

A 39 jours des élections, comment le Président de la République organise-t-il sa campagne entre le conflit ukrainien et une candidature non-officielle ?

Présidentielles : Le mystère Macron
Le Président français Emmanuel Macron pendant une conférence de presse commune avec le Président ukrainien Petro Poroshenko à l'Elysée (26 juin 2017)

Une campagne électorale bousculée de A à Z

La situation devrait se clarifier d’ici la fin de semaine, même si pour l’instant, Emmanuel Macron consacre tout son temps à la guerre Russo-Ukrainienne. Le chef du gouvernement a jusqu’à vendredi, 18h, pour officialiser sa candidature aux élections présidentielles de 2022 (date limite des recueils de parrainages).

Une fin de quinquennat régie par des conditions extérieures que le Président tente de contrôler, tant bien que mal. Alors que la propagation du virus du Covid-19 ralentit et que le contexte actuel semble s’améliorer, les agissements du Kremlin ainsi que le calendrier électoral qui se resserre, mettent Macron dans une situation plus que délicate. Mais le chef de l’Elysée est clair sur ses intentions : « Au peuple ukrainien, au Président Zelensky, ce soir, je redis notre soutien, notre attachement à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l’Ukraine. [...] La France continuera d’apporter son soutien. ». Il semblerait donc que le président s’exprimera dans la discrétion et la solennité au sujet de sa candidature, forcé de garder une sobriété et une constance au vu de la situation en Ukraine.

Une réélection pourtant presque avérée

Le contexte de guerre actuel qui a immobilisé la campagne du chef de l’Europe l’a également propulsé sur la scène internationale. Et cela n’a pas échappé aux Français, ni aux sondages. D’après un sondage Harris Interactive, 58% des Français jugent Macron « à la hauteur ». Malgré une candidature encore non-officielle à 2 jours de la date limite, Emmanuel Macron s’impose dans les sondages. Publié hier par Elabe, un sondage place le Président actuel en tête, avec 25%. S’en suit Marine Le Pen avec 17%, Eric Zemmour (14%) et Jean-Luc Mélenchon avec 12,5%.

Une guerre entre candidats qui échappe à Macron

Certains adversaires du chef de l’Etat dans la course à la présidentielle regrettent des erreurs du passé. Notamment à cause de propos pro-poutine tenus par certains candidats, avant le début du conflit russo-ukrainien. En 2013, le polémiste et candidat Eric Zemmour avait fait l’éloge de Poutine sur iTélé, tout comme Marine Le Pen qui s’était prise en photo avec le président russe en 2017.

La candidate LR Valérie Pécresse n’a d’ailleurs pas hésité à rebondir sur ces faits en déclarant : « ça [les déclarations fortes en faveur de Poutine] les discrédite vraiment pour gouverner la France ». Des archives donc fatales pour l’extrême droite, à quelques semaines des élections. Mais il en est de même pour Mélenchon, qui a décidé de faire volte-face depuis l’invasion russe en Ukraine, malgré ses prises de position pourtant soulignées depuis plusieurs années. Des polémiques auxquelles Macron ne participe pas mais qui ne jouent pourtant pas sur son influence, politique le plus cité sur les réseaux en février. D’après une étude de France Inter et de Visibrain (plateforme de veille de réseaux sociaux), 6.950.958 posts ont été publiés au sujet du Président, dont 14% abordant le sujet de l’Ukraine. Il reste à voir quand le président annoncera officiellement sa candidature pour la présidence à venir.