Passer Noël à la plage, l’hiver change de visage

Passer Noël à la plage, l’hiver change de visage

Sur la presqu’île de Guérande, une chaleur printanière s’est invitée pour les fêtes. Les stations balnéaires ont vu de nombreux touristes affluer. Cet épisode touristique d’un genre nouveau devrait se normaliser dans les prochaines années.

L’Europe a été touchée par une vague de chaleur historique ce début d'année. François Jobard, météorologue à Météo France, indique sur son compte Twitter : “2023 commence fort en Europe avec des anomalies thermiques massives de 10 à 20 °C ce jour de l'An sur une large partie de l'Europe, entre nord France et Russie”. Dans notre département, le soir du réveillon, les températures oscillaient entre 15°C et 18°C. Une douceur qui porte plutôt les vacanciers au bord de l’eau qu’en montagne. Les hébergements locatifs de la presqu’île guérandaise ont connu des taux d’occupation impressionnants, 40% pour la dernière semaine de 2022, une augmentation de 6% par rapport à 2019, année de référence avant COVID.

Jusqu’à la fin de l'année 2022, les températures n’auront pas cessé de battre des records. Si la période de fêtes de fin d’année a été exceptionnellement douce, cette météo devrait se normaliser à l’avenir. Connu mondialement pour ses rapports scientifiques, le GIEC (Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat) a lancé en 2020 une version locale. Des chercheurs de la région se sont rassemblés pour étudier les conséquences des dérèglements climatiques dans les Pays de la Loire. Le groupe a publié son rapport en juin 2022. Il prévoyait l’augmentation des vagues de chaleur : “Plus fréquentes, ces périodes seront aussi plus précoces dans l’année, plus longues et plus sévères”.

Les stations balnéaires de Loire-Atlantique profitent de cette nouvelle situation. Les capacités locatives de La Baule-Escoublac permettent l’accueil spontané des vacanciers, même en hiver. Ce qui fait dire au maire (LR), Franck Louvrier, qu’elle est devenue “une ville balnéaire à l’année et non plus une station estivale” *. Ces bénéfices immédiats ne doivent pas cacher les principaux effets du réchauffement climatique. A l’horizon 2100, le bord de côte sera inévitablement recouvert par la montée des eaux. 

Lilian GODARD




*Propos relatés dans un article de Ouest-France, en date du 20/12/2022 : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/la-baule-44500/la-baule-tourisme-un-taux-d-occupation-record-prevu-pour-la-deuxieme-semaine-des-vacances-bdd6d53e-7fac-11ed-89df-d3079f6a5146