À la découverte du street art bruxellois

Comme d’autres grandes villes, la capitale belge regorge de graffitis en tout genre. Des fresques célébrant la bande dessinée belge aux créations de l’artiste Bonom, difficile de passer à côté de ces œuvres qui recouvrent les murs de Bruxelles.

À la découverte du street art bruxellois
La fresque Spirou réalisée par l'association Urbana © Nicolas Baudriller
À la découverte du street art bruxellois
À la découverte du street art bruxellois
À la découverte du street art bruxellois

En septembre 2016, c’est la stupeur pour les habitants du quartier Saint-Gilles de Bruxelles : une fresque représentant un pénis géant a fait son apparition sur le mur d’un immeuble. Son auteur ? Bonom, le plus célèbre street artist de la capitale. Jugé déplacé par les riverains, le pénis a depuis été effacé mais d’autres fresques de Bonom demeurent sur les façades de certains immeubles de la ville. Encore faut-il trouver ces œuvres mais aussi les déchiffrer. C’est la mission que s'est donné l’association (une asbl, comme on dit outre-Quiévrain) « Fais le trottoir ». L’une de ses membres , Caroline Vercruysse, justifie cette richesse du street art à Bruxelles par le caractère cosmopolite de la ville: « Depuis une quinzaine d'années de nombreux étudiants étrangers en école d’art et notamment des Français viennent faire leurs études à Bruxelles. Durant leur scolarité, ils laissent une marque de leur passage ». Et si des réseaux sociaux, comme Instagram, ont également joué un rôle dans le développement de l’art urbain à Bruxelles, elle rappelle aussi l’importance du graffiti sur train : « C’est extrêmement facile de peindre sur les trains en Belgique et il y a beaucoup de touristes qui viennent uniquement pour le graffiti sur train ».

Street art, tag ou muralisme

Pour Caroline Vercruysse, les grands artistes du street art à Bruxelles s’appellent Bonom, Créons ou encore Thierry Jaspart. « Globalement les gens aiment le street art malgré sa dimension illégale car il reste lisible et simple à interpréter », précise la Bruxelloise. Cependant, elle déplore la récupération politique du terme street art ces dernières années et fait le différence avec le muralisme : ces fresques réalisées légalement qui sont commandées par la ville. Selon elle, « le street art était très présent il y a une quinzaine d’années et a connu une certaine reconnaissance institutionnelle. A l’exception de Thierry Jaspart, le street art est surtout devenu un moyen de se faire connaître pour certains artistes ». Tout l’inverse du tag, ce graffiti, tracé en général à la bombe, faisant office de signature pour les graffeurs. « Dans les médias on associe toujours les tags aux agressions ou au vandalisme », déplore cette autrice d’un documentaire sur l’univers du tag. Elle estime que que la scène tag est beaucoup plus vivace ces dernières années. « C’est avec le tag que j’ai le plus d’émotion, c’est le seul capable de me prendre aux tripes », abonde-t-elle. Un engouement pour le graffiti que cette passionnée entend bien transmettre grâce aux visites guidées autour du street art régulièrement proposées par « Fais le trottoir ».