A Nantes, les cinémas indépendants changent d’air

Qui a dit que le 7e art était en crise ? Après une période pour le moins laborieuse depuis 2020, la fréquentation des Français au cinéma prend un nouveau souffle. Un phénomène qui fait écho à l’agrandissement de deux cinémas nantais.

A Nantes, les cinémas indépendants changent d’air
Le cinéma nantais Le Concorde s'agrandit et passe de 4 à 7 salles. ©Aurèle Toueille

Les chiffres du Centre National du Cinéma et de l’image animée (CNC) révélés la semaine dernière sont clairs. C’est un rebond encourageant pour les salles de cinéma françaises, en attestent les 152 millions de spectateurs en 2022, soit les trois quarts de leur fréquentation d’avant-covid. Une nouvelle de bonne augure pour les cinémas indépendants du Concorde et du Cinématographe, qui décident d’augmenter leurs capacités.

Le Concorde vise au delà du cinéma

“Notre constat est très ancien, le Concorde n’était ni assez fun, ni assez grand”, nous livre Sylvain Clochard, directeur du cinéma. Si l’ambition était d’abord de déménager, la Commission Départementale d’Aménagement Cinématographique (CDAC) leur a finalement permis d'agrandir le site actuel. Au programme : trois salles supplémentaires et des espaces de convivialité et de restauration. Dans les autres changements majeurs, “la Grand Place”, actuellement la “Salle 1”, fera office de lieu multifonction où il sera possible de projeter des vidéos, des showcases, des clips, des court-métrages d’école, des reportages, des ateliers avec les jeunes… 

Pour autant, le Concorde ne perdra pas son âme de cinéma de quartier à dimension humaine, ni ses fauteuils emblématiques. “Ils ont été installés ici dans les années 70 d’occasion, donc ils étaient encore plus vieux. Evidemment ils ne se font plus, mais on travaille sur une copie du siège Concorde.”

Changement de locaux pour le Cinématographe

Actuellement situé rue des Carmélites, le cinéma de patrimoine annonce lui aussi une nouvelle vague de changements dans le futur. Jugé inadéquat et pas aux normes, le plus vieux cinéma de la Cité des Ducs change d’emplacement. “Pour 2025, on aura un nouveau cinéma Cours des 50 otages avec trois écrans, et les bureaux au même endroit”, explique Emmanuel Gibouleau, directeur du Cinématographe. 

Ces deux projets signent un vent de fraîcheur des cinémas indépendants du centre-ville, qui tentent d'exister face aux grandes chaînes de distribution. 



Aurèle Toueille et Agathe Marzelière