Amaury Marion, basketteur 100% made in Belgium

Né à Uccle, une commune belge dans la région de Bruxelles, Amaury Marion connaît son basket sur le bout des doigts. Tout particulièrement le basket belge. A 31 ans, celui qui a côtoyé de nombreux clubs du championnat s’épanouit au Royal IV Brussels depuis 5 ans. Basketteur expérimenté de la 2ème division belge et en 3x3, il est revenu sur son parcours, son avenir et sa vision du basket belge.

Amaury Marion, basketteur 100% made in Belgium
Amaury Marion (Photo : Royal IV Brussels)

En tant qu’expérimenté du vestiaire, peux-tu nous présenter ton club, le Royal IV Brussels ?

Notre équipe joue en 2ème division belge. Il s’agirait d’une équipe de PRO B en France, même si le niveau est peut-être plus ressemblant à une équipe de Nationale. Nous sommes semi-professionnels. On s’entraîne trois fois par semaine et nous avons tous plus ou moins un boulot à côté. Le club est très historique. Il fait partie des clubs les plus titrés en Belgique, juste derrière Cotrai.

N'est-ce pas trop compliqué de lier les entraînements et le rythme du travail ?

Ce n’est pas toujours simple. Aujourd’hui, c’était une sale journée au boulot [rire]. Mais c’est assez rare, j’ai des horaires assez flexibles. Ce n’est pas très problématique. Et le fait d’être à Bruxelles me permet de travailler et de jouer ici.

Tu n’as pas toujours joué à Bruxelles, tu es aussi passé par d’autres clubs, notamment en première division belge.

Oui, j’ai joué pour Kangoeroes, en 2013/2014. Cette année-là, nous sommes montés en 1ère division. La structure a pas mal bougé depuis. C’est devenue une grosse équipe. J’ai aussi fait un passage à Liège, un passage très intéressant*[1]. Mais en tant que joueur belge, c’est très compliqué de faire sa place, il n’y a pas beaucoup d’argent. Et le peu d’argent mis à la disposition des petits clubs est destiné aux joueurs étrangers.

Les clubs de première division privilégient les joueurs étrangers ?

Oui, les clubs belges comme le KV Ostende, les joueurs sont soit des Américains, des Serbes, des Croates etc … Avec à leurs côtés, les meilleurs joueurs belges. En étant un joueur belge, pour percer en première division, il faut faire partie des meilleurs. En toute modestie, je n’en faisais pas partie. Après mes études, j’ai tenté d’accrocher le niveau de la 1ère division. Je jouais 4/5 minutes par match. Ça ne me plaisait pas plus que ça. Après cette année à Liège, j’ai pris la décision de signer en deuxième division du côté d’Anvers. J’ai joué deux ans là-bas et je suis venu à Brussel IV Royal. Cette année, il s’agit de ma cinquième saison cette année.

La Top Division Men 1 (TDM1)**[2] est-elle essentiellement une ligue « satellite » pour permettre aux jeunes joueurs de s’entrainer avant d’intégrer la 1ère division ?

Je ne pense pas car beaucoup de clubs ont essentiellement de jeunes joueurs. Dans ce club, depuis deux ans, il y a tellement de jeunes qu’on a du créer une TDM2 avec les jeunes. On s’entraîne ensemble le mardi. Pour moi, la TDM1, c’est un peu comme la première division 100% belge.

Même si la ligue belge laisse peu de place à leurs joueurs nationaux, le niveau du basket national belge progresse au niveau européen. Comment l’expliquer ?

Beaucoup de joueurs de ma génération avec qui j’ai joué auparavant ont dû s’expatrier en France, en Espagne. Des joueurs comme Sam Van Rossom qui joue en Euroligue avec Valence ou encore Pierre-Antoine Gillet qui joué en France et en Espagne. Le niveau des championnats permet de relever le niveau général de l’équipe nationale et d’atteindre des bons résultats. Le dernier Euro, nous battons l’Espagne en poule.

Qu’est ce que t’apporte ton expérience en tant qu’international belge U18 ?

C’était une chouette expérience même si je n’avais pas beaucoup de temps de jeu. A l’époque, nous avions fait un tournoi en France. On a réussi à battre l’équipe de France U18 de Evan Fournier. Cette victoire, elle restera dans mon CV [rire]. Par contre, je ne pense pas que lui s’en souvienne [rire].

Et ton expérience en 3x3 ?

J’ai joué en 3x3 pour Team Antwerp. C’était la première équipe professionnelle de 3x3 en Belgique. A l’époque, elle représentait l’équipe nationale[3]. Même si je n’ai jamais véritablement porté le maillot de l’équipe nationale belge du 3x3, j’ai pu faire des tournois en Chine et en Russie avant la période du Covid-19. C’était une superbe expérience. Si ce n’est, pour moi, le rythme d’entraînement qui était compliqué avec des entraînements à Anvers. Ce n’était pas tenable à long terme. L’objectif était de se qualifier pour Tokyo même si la route était très longue. Au final, ils y sont arrivés. J’ai une légère frustration, mais il faut se dire que l’on a fait partie du parcours.

Que préfères-tu dans le 3x3 ?

C’est totalement différent. C’est un autre basket. J’adore réellement. J’ai toujours cette ambition de dire que peut-être dans un an, deux ans, je reviendrai au 3x3.

Pourquoi être revenu au 5x5 alors ?

Avec mon boulot, ce n’était pas facile de faire autant de voyages. Quand j’ai fait le tournoi de Pékin, l’équipe arrivait à Bruxelles pour repartir à Toronto ensuite. Je ne pouvais pas me permettre de faire ça. Et à ce moment-là, le trois contre trois n’offrait pas de contrat professionnel.

Est-ce que tu songes à Paris 2024 ?

Ça pourrait être le cas, même si je pense que l’équipe qui est partie à Tokyo a de très fortes chances de repartir à Paris. Je pense que ça sera les quatre de nouveau. Mais je ne me ferme aucune porte. Car, derrière eux, il n’y a pas beaucoup de joueurs en Belgique. Si, d’ici-là, j’arrive à accéder à quelques tournois internationaux, pourquoi pas.


*Antony Marion a joué à Liège lors de la saison 2014-2015. Il signe ensuite en deuxième division à Anvers pendant deux saisons. En 2017, il devient un joueur du Royal IV Brussels.

** La deuxième division belge se nomme également la Top Division Men 1 (TDM1)

*** Aujourd’hui, l’équipe nationale belge de 3x3 est l’équipe 3x3 Lions.