Babyfoot : En attendant le Mondial en 2022…

Loin d'être découragés par le report de la Coupe du monde en 2022, Farid Lounas et son équipe mettent les bouchées doubles pour retrouver les fans sous les meilleurs auspices. Un événement symbolique puisque l'International Table Soccer Federation (ITSF) célébrera ses retrouvailles avec le public nantais… et son vingtième anniversaire !

Réalisé par Hugo Couteau, Mikaël Berthommier et Pierre Vannier

La crise sanitaire a apporté du temps pour la préparation de la Coupe du monde de football de table, l’autre nom du baby-foot. Initialement prévue du 22 au 27 juin 2021, elle se tiendra finalement un an plus tard, aux mêmes dates. Un évènement qui rassemble 1.000 participants venant d’environ 45 pays (selon les qualifications). Un an de plus pour se préparer. Pas du luxe d’autant que la logistique est digne des compétitions de football sur gazon avec pas moins de 10.000 matchs en 6 jours. Les 200 tables de baby-foot proviennent essentiellement d'Europe et des États-Unis. Il faut compter entre 150 et 200 bénévoles pour s'occuper de l'événement et des 30.000 spectateurs attendus. « Ce travail est conséquent mais passionnant ! », confie Farid Lounas, Président de la Fédération Internationale de Football de Table, à l’initiative de l’évènement que la ville de  Nantes avait déjà organisé à six reprises entre 2009 et 2014.

Après les dernières éditions (désormais tous les deux ans) en Italie (Turin 2015), en Allemagne (Hambourg 2017) et en Espagne (Murcie 2019), Nantes retrouvera (enfin) la joie d'accueillir la compétition phare du monde de la petite balle. D'autant que « ce sera le grand événement de sortie de crise, donc c’est un moment attendu pour les gens », s'enthousiasme encore le Nantais de 49 ans. En coulisse, on s'active déjà pour préparer l'événement « qui se veut rassembleur et festif ».

Déjà six mondiaux à Nantes entre 2009 et 2014 ! 

Le siège social de l'ITSF étant dans le cœur de Nantes, il était important de faire revenir la Coupe du monde sur les bords de l'Erdre, « c'est quelque chose d'ancré ici et qui nous était fortement demandé. On veut que ce soit un événement mondial et nantais... même si c'est bien la Place du Bouffay qui sera bondée de joueurs de baby-foot (rire) »

Farid Lounas et ses trois salariés ambitieux travaillent d'arrache-pied sur cet événement avec en ligne de mire de multiples objectifs. « On veut faire en sorte que tous les Nantais aient accès à l’événement avant – pendant – et après la compétition et qu'ils le vivent pleinement. »

En attendant la reprise des compétitions, l'ITSF opte pour les actions sociales avec des installations depuis le début du mois de juin. Une campagne de mécénat est en préparation pour permettre aux entreprises de faire des dons de tables de baby-foot en faveur des écoles (primaires et publiques) de Loire-Atlantique. On veut en équiper un maximum puisque les municipalités ne peuvent pas payer un baby-foot à chaque école. » Ce  travail de longue haleine porte déjà ses fruits puisque « une dizaine d'entreprises se sont signalées. On en aura une centaine je pense… mais ça peut aller plus loin », confie le président.

L'ITFS travaille avec le Comité International Olympique (CIO), avec la fédération internationales de sport, qui est d’ailleurs signataire de l’Agence Mondiale Anti-Dopage (WADA) donc « on est dans le champ mondial ». Cependant, certains pays ne reconnaissent pas encore la pratique du baby-foot, comme la France. « Il n'y a aucun soutien gouvernemental pour la compétition.  Heureusement, Nantes Métropole et la Région nous ont suivis immédiatement pour accueillir l’événement. » Reste à régler les droits TV, le sponsoring international, les qualifications, les VISA des compétiteurs…

Cette discipline fait tomber les barrières et favorise la mixité sociale car « c'est le baby-foot la véritable star ! Il n’appartient à personne et des outils pédagogiques peuvent être mis en place plus facilement. L'année qu'il nous reste va permettre de nouer des liens entre le baby-foot et les enfants. »

L'ambition n'est pas d'en faire des champions mais le baby-foot sera un véritable outil sur les questions sociales et pédagogiques. La Fédération internationale sollicite aussi la participation des écoles et les universités nantaises pour mener des actions sur l'environnement, le handicap ou le design. Être vecteur de lien social pour une discipline telle que le football de table est un formidable tremplin pour attiser la curiosité. « Qui refuserait un baby-foot qu'on lui offre ? Personne ! » s'amuse Farid Lounas.

La Coupe du Monde de baby-foot aura lieu du 22 au 27 juin 2022, au Palais des Sports de Beaulieu. Informations sur : www.tablesoccer.org/