Bilan en demi-teinte pour le Voyage en hiver

Ce mardi, le bruit des nacelles élévatrices rythme la rue Crébillon. Les illuminations de Noël quittent les balcons et regagnent leurs camions. Ce rangement marque la fin de cette première édition du Voyage en hiver. Et pourtant, certains Nantais semblent découvrir la présence de ces décorations. “Je ne savais pas qu’il y avait la version hiver et à vrai dire j’avais été un peu déçu de cet été, donc je n’ai pas cherché”, déclare Emilie. Plus discrètes, il est vrai, les illuminations n’ont pas attiré l'œil des passants. “J’ai juste vu les décorations sur les murs qu’ils sont en train d’enlever, là aujourd’hui, mais c’est tout”, lance Tessie. D’autres, au contraire, l'ont perçu comme un prétexte à la flânerie : “J’aime bien car ce sont des petits repères qui force à lever les yeux pour voir un peu ce qui se passe. Il y a plein de choses qui nous entourent”, explique Olivia. 

Aucun impact touristique 

Du côté des commerçants rencontrés, leur point de vue est assez unanime. Le Voyage à Nantes (VAN) n'a eu aucun impact sur le tourisme. “Nous, sur la place Graslin, on avait juste les pots de fleurs illuminés donc on n’avait pas forcément de véritable ressenti par rapport à ça. Ce qui nous a ramené du monde, c’est vraiment le grand sapin qui tourne, mais ce n’est pas du Voyage à Nantes” raconte Victor, responsable de la Brasserie Le Molière. Selon les hôteliers, le Voyage en hiver n’a pas ramené plus de touristes que les années précédentes. Quentin, à la réception du Mercure hôtel de Nantes le dit lui-même : “Cette première édition version hiver n'a pas eu d'impact spécifique sur nos réservations car ce n’est pas forcément connu à l'étranger. Par contre, le VAN en été, lui, ramène du monde.”

Le Voyage en hiver : probablement prévu sur cinq ans

Si les commerçants ne semblent pas en sortir gagnants, Actiled, l'entreprise qui a fabriqué une grande partie des sculptures lumineuses du Voyage en hiver, ne voit que du positif. Implantée à Sainte-Luce, Actiled n'aurait jamais imaginé participer à cette édition hivernale. “C’est une première pour l’entreprise, qui est fabricante de luminaires certes, mais qui ne s’occupe pas forcément des éclairages événementiels. C’est une contrainte inhabituelle qui s’est imposée à nous et à la fois une expérience intéressante en termes de métier. Ça nous permet de nous réinventer”, raconte le responsable communication de la société, Philippe Faure. Il faut dire que la tâche n’a pas été simple car “le projet a été mené sur quatre mois, c’est un délai très court pour nous et on est très fier d’y être parvenu. Certains ont trouvé que ce n’était pas forcément visible. Mais il s’agissait de la démarche artistique du VAN”. Malgré les critiques, il reste persuadé que le meilleur est à venir. “Normalement, le VAN va déployer le Voyage en hiver sur quatre ou cinq ans”. Philippe Faure précise que son entreprise continuera à faire partie de l’aventure. 

Julie Morisseau