Cyrielle Ndjiki aux folles journées : un parcours atypique

Nous avons interviewé Cyrielle Ndjiki aux folles journées de Nantes. L’occasion de revenir sur son parcours et ses aspirations.

Cyrielle Ndjiki aux folles journées : un parcours atypique

Merci d’avoir accepté l’interview. C’est la première fois que vous venez ici à "La Folle Journée" ?

Absolument.

Vous n’êtes pas trop stressée ?

Non. C’est une institution dans le monde de la musique classique donc je suis surtout super contente d’avoir été invitée.

Vous faites ce métier depuis longtemps ?

J’ai fait 5 ans de conservatoire, j’ai fait une école de musique à Paris avant cela. En tout, j’ai une bonne douzaine d’années d’expérience derrière moi.

Comment êtes-vous venue à la musique ? Quels ont été vos premiers rapports avec la musique ?

Chez moi, on n'était pas du tout musique classique ! Mes parents écoutaient plutôt de la variété française. Ils voulaient simplement que chacun de leurs enfants aient une activité extra- scolaire. J’ai d’abord choisi le piano, car j’étais attirée par cet instrument. Et puis, j’ai commencé à chanter. De fil en aiguille, j’ai découvert beaucoup de choses. J’ai eu une prof qui m’a vraiment bien guidée.

Le piano a contribué à votre développement ?

Tout à fait ! Personne ne jouait d’instrument dans ma famille, donc j’avais envie d’être un peu à part. Le piano est devenu très vite une passion mais je ne pensais pas possible le fait qu’on puisse réellement en faire un métier. Mon père voulait que je sois médecin. Mais à force de continuer, de faire des rencontres, je me suis rendu compte que c’était un vrai métier.

Il a sans doute fallu faire un choix entre la musique et la médecine ?

Pas vraiment car j’avais déjà envie de ce milieu. J’ai surtout fait ça pour faire plaisir à mes parents et rapidement j’ai compris que le discours de mon père, qui me disait « tu auras le temps de faire de la musique après tes études » n’était pas possible dans la réalité. Il a fallu que je bataille et que je m’impose.

A quel moment vous êtes-vous dit que vous pouviez vivre de la musique ?

Quand je suis arrivée à Paris, j’avais passé un concours pour rentrer au CNSM (Conservatoire National Supérieur de Musique). Quand j’ai été acceptée, je me suis dit que c’était possible. Après, pour réussir, il faut surtout rester authentique et ne pas essayer de faire comme le voisin parce que cela marche pour lui. C’est parfois difficile à faire avec l’émergence des réseaux sociaux, où tout le monde peut servir d’exemple.

Quand vous avez commencé à vivre de la musique, avez-vous douté de vos choix de carrière, notamment car la médecine dans laquelle vous faisiez vos études semble être un choix plus cartésien et rationnel ?

Oui, j’ai bien sûr beaucoup douté. Quand on se lance dans l’inconnu comme cela a été le cas pour moi, le doute est bien sûr très présent. Beaucoup de mes amis qui avaient choisi la même voie que moi étaient réellement soutenus dans leur parcours, mais cela n’a pas été mon cas. Je suis vraiment arrivée « à l’aveuglette », je ne connaissais ni les codes, ni personne dans le milieu. C’était donc beaucoup plus difficile.

Vous avez donc commencé le piano, mais à quel moment le chant est venu dans votre parcours ?

Au début, je ne faisais que du piano classique et nous étions par groupe de 3 ou 4 filles du même âge. On allait au même cours de piano. Puis un jour, nous avons décidé de passer un concours ensemble et nous avons choisi une chanson. Nous cherchions les accords sur cette chanson, puis l’une de nous se proposait pour chanter. C’est comme cela qu’on a commencé à mêler piano et chant.

Revenons à aujourd’hui. Comment s’articule votre activité actuellement ? Vous avez la possibilité de faire pas mal de concerts ?

Je suis chanceuse puisque j’aurai réussi à faire 6 concerts lors de la folle journée. En plus, j’ai la chance d’être représentée par un agent depuis peu donc cela permet de faire plus d’audition et par ailleurs avec les contacts que j’avais créés auparavant, j’ai quand même une belle saison de concerts qui se poursuit jusqu’au mois de juillet. Je participe aussi à des masterclass, à des concerts au Musée d’Orsay, en Europe... Beaucoup de choses se font et j’en suis très heureuse.


Quelle est la suite pour vous après "La Folle Journée" ?

Je rentre chez moi à Aix-en-Provence pour deux jours puis je remonte ensuite à Compiègne au théâtre impériale pour une création que j’avais faite avec une compagnie de théâtre. Ensuite, je m’envole pour la Guadeloupe pendant 10 jours pour un festival mené par le pianiste Yves Henri, qui s’appelle « Nuit Caraïbes ». En mars, je reprendrai le rôle de la comtesse avec la troupe menée par David Stern et je ferai aussi les leaders de Wagner avec les miroirs étendus.

Avec le parcours atypique que vous avez, avez-vous maintenant un rêve qui vous anime pour votre carrière ?

Oui, on a toujours des rêves ! J’en ai plein, j’avais très envie de participer au festival d’Aix en Provence. En étant admise à l’académie d’Aix, un de mes rêves se réalise. J’adore l’opéra, j’aimerais beaucoup chanter sur les plus grandes scènes nationales et internationales ! J’espère un jour l’Opéra de Paris !