« Gaza mon amour », une histoire d’amour palestinienne.

« Gaza mon amour », une histoire d’amour palestinienne.
Gaza Mon Amour (c) Les Films du Tambour

Cinq après leur dernier film Dégradé, sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes en 2016, les frères Arab et Tarzan Nasser font leur retour derrière la caméra avec une comédie sentimentale, Gaza mon amour.

Tourné à cheval entre le camp de réfugié palestinien de Zaatari en Jordanie et l’Europe, les deux jumeaux, en exil en France depuis sept ans, ont toujours eu à cœur de nous montrer une autre image de Gaza et de sa population. Une vision différente de celle que peut avoir le public occidental à travers les médias, même si le conflit et la politique ne sont jamais bien loin dans ce film.

Inspirée d’une histoire vraie datant de 2013, la découverte par un pêcheur d’une statue d’Apollon dans les eaux palestiniennes, à partir de laquelle les deux réalisateurs vont nous narrer une jolie romance. Une histoire d'amour entre un vieux célibataire, Issa (Salim Daw, vu dans Le Bureau des Légendes), le pêcheur en question et Siham (Hiam Abbass, actrice internationale vue autant dans des blockbusters américains que dans des films européens) sa voisine et couturière du même âge.

Une lettre d'amour à la ville de Gaza

Jamais misérabiliste, les frères Nasser optent pour un ton burlesque et brossent le portrait d’une génération, celle de leurs parents, qui a connu les affres de la guerre mais qui a toujours le courage d’aimer. Pour autant le film n’est pas tendre avec la société gazaouite. Notamment la police, toujours très intrusive, et illustre aussi le poids des traditions sans émettre le moindre jugement de valeur.

Puisant dans le cinéma du Finlandais Aki Kaurismäki (L’Homme sans passé), cette fable hivernale, dédiée au père des cinéastes, sur fond de misère et de guerre, est avant tout pleine de tendresse et de poésie pour ses personnages mais aussi pour la ville de Gaza.

(Gaza mon amour, de Arab et Tarzan Nasser. 1h28. Sorti le 6 octobre)