La folie du MMA s'empare de la France

D’un côté il y a la France, classe, romantique et raffinée. De l’autre, le MMA, ou Mixed Martial Arts, un sport réputé dangereux et ultra-violent. Si sur le papier, le mariage semble impossible, c’est une toute autre réalité qui commence à se dessiner doucement dans l’Hexagone.

La folie du MMA s'empare de la France
Ciryl Gane face à Derrick Lewis le 8 août 2021. Crédit photo : AFP

Longtemps considéré comme illégal sur le territoire français, le MMA a finalement fait son entrée dans les sports légiférés en janvier 2020. Une entrée remarquable et remarquée, puisque la popularité de ce sport ne cesse de croître depuis cette date. Les raisons de ce succès fulgurant sont multiples, autant que les disciplines que mêle le MMA. Karaté, judo, jiu-jitsu, lutte ou encore kick-boxing, chacun peut y trouver son compte. La diversité,c’est  d’ailleurs l’une des forces de cet art-martial. La violence d’un K.O dans les derniers instants, la beauté d’une soumission parfaitement maîtrisée ou les frissons d’une victoire obtenue au prix d’une guerre sans-merci, voilà l’essence même de ce sport, voilà ce qui réunit de plus en plus de spectateurs lors de chaque grands combats. Initiés ou néophytes, le MMA dans ses grandes lignes est accessible à tous et touche un public de plus en plus large au fur et à mesure qu’il se développe.

Une croissance rapide et exponentielle

D’ailleurs et comme pour n’importe quelle cause désireuse de s’expandre, la discipline avait besoin de figures fortes, de visages prêts à tout pour démocratiser le MMA à l’international. Ces visages arriveront les uns après les autres, avec Dana White en première ligne. En 2001, le sulfureux entrepreneur décide de racheter l’UFC (Ultimate Fighting Championship), une ligue de MMA au bord de la crise, pour deux millions de dollars. En seulement quelques années, le natif de Manchester en fait l’une des plus grosses organisations de combat au monde, et la revend pour quatre milliards de dollars au groupe Endeavor. Si le pari est réussi, c’est également grâce aux acteurs principaux de ce sport, les athlètes. Bien que bon nombre des combattants restent encore méconnus du grand public, certains noms sont vite sortis du lot. Conor McGregor, Khabib Nurmagomedov, Jon Jones ou encore George St-Pierre, pour ne citer qu’eux, font partie des combattants ayant propulsé le MMA sur le devant de la scène. Très vite érigés au rang de superstars pour leurs exploits dans la cage comme en dehors, ces athlètes ont permis au sport de grandir et de s’exporter, notamment en France.

La France fièrement représentée

Alors que le pays a longtemps semblé à la traîne sur plusieurs de ses voisins dans le domaine du MMA, étant l’un des derniers pays européens à autoriser sa pratique, force est de constater qu’aujourd’hui, le drapeau tricolore brille de mille feux à l’étranger. Et si la discipline a fini par trouver les visages qui sauraient la faire monter, la France, elle, a trouvé ceux qui pourraient fièrement la représenter. Désormais, l’Hexagone peut compter sur un vrai vivier d’athlètes talentueux, répartis dans les plus grosses organisations mondiales. Du Bellator à l’UFC en passant par le Cage Warriors, il est désormais coutumier de voir le drapeau bleu blanc rouge hissé sur les épaules d’un combattant au sortir de la cage. Benoît St-Denis, Cédric Doumbé, Nassourdine Imamov ou encore Manon Fiorot chez les femmes, voilà autant de noms de plus en familiers pour les observateurs français. D’ailleurs, l’un d’entre eux est aujourd'hui devenu l’un des visages de l’UFC. A 32 ans, Ciryl Gane est une star outre-Atlantique et s’impose peu à peu comme l’un des meilleurs fighters de sa catégorie. Celui qui se fait appeler “Bon Gamin” a rapidement mis tout le monde d’accord et braqué les projecteurs sur la nouvelle vague de combattants français. Point d’orgue de cette fulgurante ascension, un combat organisé à l’Accor Arena de Paris en septembre dernier devant plus de 15 000 personnes, du jamais-vu auparavant. Et pour un retour historique en France, l'événement a officiellement battu le record de revenus liés à la billetterie de Bercy, soit 3,4 millions d’euros. Et au delà d’une salle mythique pleine à craquer, l’ambiance était au rendez-vous, comme le soulignait le natif de la Roche-sur-Yon après sa victoire face à Tai Tuivasa sur le plateau de Stade 2 :

“Ma plus grosse surprise sur ce combat, c’était vraiment les fans français. Je me suis rendu compte à quel point en France, il y avait de l’engouement pour la discipline. Même l’UFC, une organisation qui se déplace dans le monde entier en temps normal, a été très surprise  de ce niveau d’ambiance. Je remercie vraiment le public pour ça.”

Il y a encore quelques jours, Gane réunissait plusieurs milliers de fidèles devant leur télévision dès 6h du matin lors de son affrontement contre Jon Jones, légende de la discipline. Si le Bon Gamin s’est rapidement fait soumettre par “Bones”, voilà tout de même une nouvelle preuve que le MMA a bel et bien le vent en poupe dans l’Hexagone. Enfin et comme un symbole de l’importance prise par la discipline en France, l’UFC souhaiterait organiser un nouvel évènement à Paris dès cette année.

Article écrit par Maxime Chauveau et Lucas Riou