L'Académie Aspire, ou la fabrique de stars made in Qatar

L'Académie Aspire, ou la fabrique de stars made in Qatar
L'académie Aspire dans la banlieue ouest de Doha au Qatar

À quelques jours du début de la Coupe du Monde de football au Qatar, l’effectif du pays hôte est très méconnu. Difficile de citer un joueur de l’équipe nationale, même pour les fans de football les plus assidus. Pourtant, la richissime monarchie a vu les choses en grand pour construire une équipe compétitive, avec  l’Académie Aspire.

L’Académie Aspire, une machine à rêves

Avant l’attribution de la coupe du monde ou le rachat du PSG, le Qatar a construit un programme de sport révolutionnaire au budget illimité, financé par le gouvernement qatari. En 2004 naît l’Académie Aspire, avec pour but de former les sportifs et les footballeurs de demain.

Un immense complexe de 250 hectares, des stades entretenus à la perfection, des salles de musculation ultra-modernes. C’est un décor de rêve pour tout footballeur en devenir. Ces infrastructures posent cependant question, tant elles représentent un désastre sur le plan écologique. Une consommation d’eau excessive pour l’entretien des terrains - qui se fait avec de l’eau potable- , les systèmes d’eaux recyclées au Qatar étant rares voire inexistants. Sur le rectangle vert, chaque fait et geste des joueurs est scruté, ils sont équipés de GPS et tous les entraînements sont filmés et analysés par le staff technique, aucun détail n’est laissé au hasard. 

Polémique, changement de vision et processus de construction de l’équipe nationale

L’objectif de l'Académie est de former des joueurs originaires du pays, mais aussi et surtout, d’aller recruter à l’étranger et notamment en Afrique. Ce système fait alors polémique car il est reproché aux qataris de faire cela dans le but de naturaliser les joueurs africains les plus doués. En 2013, Jérôme Valcke, alors secrétaire de la FIFA déclarait : « C’est une perversion du système et cela ne doit pas se produire ». Un an plus tard, la FIFA promulgue une loi sur les naturalisations qui rend beaucoup plus complexe l’octroi d’une nationalité à un footballeur et le Qatar doit changer son fusil d’épaule. Désormais, tous les pensionnaires de l’académie sont des joueurs qataris nés ici ou issus de parents expatriés. Avec pour dessein de maximiser le potentiel de chacun des joueurs d’un État ne comprenant que 2,5 millions d’habitants.

Dès le plus jeune âge, les joueurs les plus prometteurs sont repérés par le programme Aspire. À partir de huit ans ils ont la possibilité de venir s’entraîner à l’académie cinq fois par semaine. À treize ans, les meilleurs viennent s’installer à l’Academy et s’entraînent tous les jours. Les pensionnaires de l’académie vont ensuite se confronter aux meilleures équipes de jeunes du monde comme lors de l’Alkass International Cup, une compétition créée par le Qatar qui rassemble de nombreuses équipes U17 à travers le globe. Aspire à aussi nouer des partenariats avec des clubs européens tels que le club belge d’Eupen ou le club autrichien de Lask Linz, les jeunes ayant fait leurs gammes au sein de l’Académie partent ensuite s’aguerrir en Europe dans ces clubs satellites.

Aujourd’hui, la plupart des joueurs qui composent la sélection Al-Annani, le surnom de l’équipe nationale, sont issus de l’Académie Aspire. Parmi eux, deux stars : Akram Afif et Almoez Ali. Ils sont respectivement meilleur passeur et meilleur buteur de la sélection. Reste à savoir si le travail de l'Académie Aspire portera ses fruits lors du mondial.