Le CBD ne touche pas au cerveau

Le CBD ne touche pas au cerveau

Le nombre de magasins de CBD en France a doublé en deux ans, selon le syndicat professionnel du secteur. Le marché, estimé à 200 millions d’euros, pourrait même atteindre 1 milliard d’euros en 2023. Aujourd’hui le cannabidiol se démocratise de plus en plus en France, mais aussi à Nantes où plus de dix magasins ont vu le jour ces dernières années. Comment expliquer ce phénomène ? Qu’est-ce qui différencie le CBD du THC ? Quels sont les produits phares ? Réponse avec Émilie Maillard, responsable clientèle de “sa-tea-va” à Nantes.

la redac : Première question et peut-être celle que tout le monde se pose, quelle différence faites-vous entre le CBD et le THC (présent dans la plante de cannabis qui possède des propriétés psychoactives, agissant sur le psychisme en modifiant le rythme cérébral, interdit par la loi française, ndlr) ?
Le THC est une molécule avec des vertus psychotropes, ça ralentit le flux électrique du cerveau. Le CBD, quant à lui, ne touche pas au cerveau, mais va s’axer sur l’organisme: ça relâche les muscles et amène à un apaisement émotionnel. Il ne faut pas utiliser le CBD dans une optique de “défonce”. Ceux qui veulent se “défoncer”, ils viennent une fois, et ne reviennent pas. Le côté “cannabis light" n’a pas du tout le même aspect.

Que dire de la période actuelle pour les consommateurs de CBD ? Y a-t-il une évolution croissante de ce type de fumeur ?
La période actuelle amène pas mal de néophytes. Les gens cherchent à se détendre, à soigner les angoisses, etc. Nos consommateurs cherchent quelque chose qui ne va pas les ramollir. Quand on a une vie active, on ne peut pas se permettre d’être inattentif, c’est pour ça que les anciens fumeurs passent très rapidement à une autre molécule.

"Des clients qui ont de 18 à… 103 ans !" 

Quelle est la moyenne d’âge de vos consommateurs ?
La moyenne d'âge de nos acheteurs est de 30 ans, mais c’est vraiment éclectique, on accueille des clients qui ont de 18 à… 103 ans ! Pour l’anecdote, un jour, un couple d’octogénaires a voulu expérimenter, et la semaine d’après, ils ont réitéré l’expérience en amenant un couple d’amis du même âge. C’était assez marrant. Je pense qu’ils ont retrouvé une deuxième jeunesse dans leur vie privée. Personnellement, je trouve ça beau parce qu’on voit qu’on leur apporte un deuxième souffle. Ils sentent moins de douleurs, moins d’arthrose, c’est vraiment une deuxième jeunesse. 

Pouvez-vous nous présenter vos produits, et nous expliquer comment ils doivent être consommés ?
Nous avons des herbes traditionnelles, des mix émiettés, des infusions (à infuser de préférence dans du lait), ensuite on a tous les produits dérivés (sucettes, bonbons, etc.) et pour le thérapeutique, on va avoir des huiles qui visent plus une consommation curative. On ne recommande pas aux gens de fumer nos produits, il est préférable de l’ingérer différemment. Nous, on est là pour faire de la prévention, on explique les atouts des autres méthodes de consommation, et les gens s’y intéressent parce que ça devient beaucoup plus économique pour eux. Les autres méthodes de consommation sont les suivantes : l’infusion, la vaporisation, l'alimentation. On est plutôt du genre à ne pas infantiliser notre clientèle ! On leur laisse le choix de la consommation. On va avoir du sucré, du fruité, ou plus classique, c’est aléatoire. Tous les gens n’ont pas les mêmes goûts. La teneur en THC est toujours en dessous de 0,2%, ça garantit qu’il n’y ait pas d’effet, mais ça reste plus ou moins fort en fonction de l’ancienne consommation du client.

Une vraie alternative pour compenser le THC

Quel produit se vend le plus ?
La variété “glato” est la plus demandée. C’est la plus forte de toutes, et elle a un léger goût citronné. La banane fonctionne bien aussi, elle est plus sucrée que les autres. L’hawaiian est aussi une vraie référence qui attire les consommateurs avec son arôme ultra fruité tropical. Il en faut pour tous les goûts ! Les herbes et les huiles sont les produits qui se vendent le plus.

Quel rôle peut jouer le CBD dans la légalisation du THC ?
Le CBD ne crée pas plus de problèmes dans un souci de légalisation du cannabis. C’est une vraie alternative pour compenser le THC et pour tendre vers une légalisation réfléchie et intelligente. Si légalisation il y a, je pense que ça peut engendrer beaucoup de calme, apporter une stabilité économique et améliorer la prévention.