Le Genou d'Ahed : La déchéance de Cannes

Le Genou d'Ahed : La déchéance de Cannes

Le Genou d’Ahed : Le déchéance de Cannes

Ce jeudi 30 septembre, le cinéma Concorde a dévoilé le film le Genou d’Ahed réalisé par l’Israélien Nadav Lapid, prix du jury à Cannes en 2021. C’est son quatrième long métrage après L’Institutrice (2014) et Synonymes (2019) Ours d’Or à Berlin. En guise de fin de mise en bouche, la séance était accompagnée de la présence du réalisateur. 

Petit cinéma indépendant

Le Concorde situé quartier Zola à Nantes est réputé pour ses choix orientés films indépendants, films d'auteurs de même que le Katorza situé quartier Graslin. Petit cinéma de quartier, beaux sièges en cuir noir très confortables. 

L’histoire du film

Un réalisateur d'Israël veut produire un film sur un notable fait d’actualité. Le 15 décembre 2017, Ahed Tamimi, jeune militante palestinienne qui s’oppose à l’occupation des territoires, gifle l’un des deux soldats israéliens accoudés au mur d’enceinte de la maison familiale, à Nabi Saleh (Cisjordanie). La jeune fille, condamnée à huit mois de prison, devient une icône de la résistance à la colonisation. Le député israélien Bezalel Smotrich déplore que les soldats ne lui aient pas tiré dessus, « au moins dans le genou », de sorte que son assignation à résidence soit définitive. L’acteur principal, est à la recherche de figurants pour son prochain film. Rapidement, on le suit partir dans une région désertique du pays afin de présenter son ancien film. Il est accueilli par la directrice de la bibliothèque du village.


Avis

La projection commence, une très belle introduction sous la pluie, une motarde traverse des immenses immeubles bétonnés. La caméra est embarquée sur le véhicule. Une impression de ressentir les gouttes d'eau traverser notre visage. Malheureusement on suit quasiment un seul personnage pendant près de deux heures. Il y a peu de personnages. Les interactions entre elles sont étranges. Une accumulation de monologues, de dialogues incohérents. Une abondance de moments absurdes voire malaisants. La scène entre militaires israéliens en train de danser, de beugler. La scène de l’acteur tout seul au téléphone tombant par terre sans raison, continuant à parler le visage recouvert de cailloux et de terre.

Cependant la mise en scène avait quelques beaux plans dans le désert du pays et une certaine originalité de l’utilisation de la caméra. Des mouvements rapides et répétitifs passant d’un acteur à un autre comme un dj qui change de disque ( Nadav Lapid voulait donner cet effet, il l’a expliqué lors de sa présence après le film). Il n’y a aucune bande originale durant le long-métrage. Seulement un morceau de Vanessa Paradis reprenant Lenny Kravritz. Ce single n’est pas du tout approprié par rapport à l’ambiance ressentie tout le long du film. C’est assez rare pour le souligner, la totale absence de morceaux musicaux qui aident à transmettre des émotions.

Primé à Cannes en 2021, le festival est soit disant gage de qualité, une vitrine pour les projections futures dans les différents cinémas. Pour autant cela nous donne envie de partir peu de temps après la diffusion tellement il est inconfortable à voir.