Le groupe Gesteir Duo a mis l'ambiance dans le tramway !

Le groupe Gesteir Duo a mis l'ambiance dans le tramway !

Les Nantais ont vécu un moment inhabituel lorsqu’ils ont emprunté la ligne 1 du tramway, fin janvier, où ils ont pu découvrir un piano. Il s’agissait du groupe « Gesteir Duo » qui a fait la promotion de la musique classique dans le cadre de la Folle Journée.

Racontez-nous votre entrée en matière à « La Folle Journée » ?
On est arrivés d’abord en région, le mercredi avec deux concerts de prévu, l’un à 14h et l’autre à 16h30. René Martin nous avait demandé de monter un spectacle de Schubert… et c’était chaud (rires) ! C’était dur au niveau du timing, surtout qu’on a travaillé du Ravel deux semaines avant.

Réaliser votre première représentation au festival « La Folle Journée », dans le tramway c’est original !
C’est le moins que l’on puisse dire, cette expérience dans le tramway, c’était cocasse, la première fois dans cet environnement. Et probablement la dernière (rires). Il faut savoir que nous avons le mal des transports, donc nous avons eu la nausée pendant la moitié de la représentation. Ce qui était sympa c’est que les gens venaient nous voir, ils osaient nous approcher. On n’était vraiment pas préparés à être dans cet état.

Vous vous êtes dit, « on entre dans le tramway et on va jouer tranquillement » ?
Personne ne s’était dit « Ah, il y a moyen qu’ils aient la nausée », après, les membres de l’organisation nous ont dit : « vous êtes vraiment tout pâles ! » (rires). A un moment, on est focus sur la partition, donc le temps passe plus vite. En réalité, on a réalisé qu’à la fin. Nous étions obligés de rester concentrés dessus, sinon ça défile.

En vous focalisant sur votre partition, vous vous sentiez moins patraques ?
Sur la fin, oui. Au départ, nous ne nous sommes pas posé la question, nous sommes devenus nauséeux mais pour finir nous avons trouvé cela comme solution : la concentration, trouver point de fixation pour ne pas penser au reste, moins sentir les mouvements. Ce sont les à-coups qui sont traîtres, un coup ça accélère, un coup ça freine. Il y avait aussi une question d’équilibre avec le piano, toute une histoire !

Avez-vous trouvé un moyen pour éviter que le piano ne bouge trop ?  
Pour l’équilibre, on s’y est fait. Le piano était sanglé, l’équipe avait bien préparé la chose. En revanche, les tabourets n’étaient pas fixés, ils bougeaient, donc c’était vraiment un peu sport !

De cette expérience, quel est le retour des spectateurs ?
Quand tu es dans le tram, tu es avec ta propre musique ou tu lis un bouquin. Tu n’as pas l’habitude d’avoir de la musique à l’intérieur, encore moins de la musique classique. Surtout, les passagers ne s’attendent pas à apercevoir un piano à l’intérieur, quelque chose de complètement incongru. Ça a vraiment interpellé les gens, très intéressés. Évidemment ils s’arrêtaient, ils filmaient car ils ne sont pas habitués à voir un évènement insolite dans le tramway.

Une balade tranquille dans les transports et « oh un piano » ?
(Rires) Oui c’est exactement ça ! Ce qui est marrant c’est de voir des groupes de jeunes qui disent : « D’ordinaire, nous n’écoutons pas du tout ce genre de son ». D’habitude c’est avec le téléphone, qu’ils mettent leur propre musique. A cet instant, ils s’arrêtent, surpris, ça leur plaît ! Jouer du Schubert à quatre mains sur un piano, ce n’est pas trop leur délire (rires). Pourtant, ils ne voulaient pas descendre du tram !

 

"Il y a même une jeune fille qui est entrée dans les tous premiers arrêts. Finalement, elle a tellement adoré, qu’elle est restée pendant les trois heures !"

  

Pour ces jeunes, ce n’est pas dans leurs standards habituels mais paradoxalement, voir un piano dans cet environnement, ça attise leur curiosité…
C’est le fait que cela ne soit pas dans le cadre dans lequel on l’attend. C’est la différence entre une salle de concert où l’on s’attend à quelque chose, où l’on n’est pas surpris car c’est l’endroit fait pour écouter de la musique. Alors que dans ce moyen de transport, le temps passe plus lentement. Et là, cet élément de surprise, c’est essentiellement lui qui a attisé la curiosité.

C’est donc forcément le piano, dans un lieu original qui a attiré la foule ?
C’est évident, c’est ce que disaient les usagers : « Ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir cet instrument ici ». Il y a même une jeune fille qui est entrée dans les tous premiers arrêts, finalement elle a tellement adoré, qu’elle est restée pendant les trois heures. Elle nous a accompagnés durant toute cette expérience, elle nous tournait les pages et les partitions, elle était sensible. Elle a même filmé la prestation. Finalement c’était bien fait, il y a même des amis qui étaient présents, nous étions bien entourés, un vrai moment de partage.