Le passage du Nord à Bruxelles, une passion et un engagement familial

Le passage du Nord à Bruxelles,  une passion et un engagement familial
La façade du Passage du Nord à Bruxelles.

Plus de 200 000 visiteurs viennent contempler ce lieu, classé monument historique chaque année. Lorsque l’on pose la question à Xavier Verhaeghe, l’actuel directeur du Passage, ce bâtiment représente « un projet familial auquel on tient tous énormément ». Les descendants de Léon Fontaine, se sont tous investis, à des moments et façons différents, à la sauvegarde du passage, en faisant parfois face à des projets de démolition. Xavier Verhaeghe parle d’ « un respect pour l’aïeul grâce auquel nous sommes là ». Protégé dans un premier temps par les propriétaires qui n’ont pas voulu vendre, et ensuite par les administrations, le passage devient officiellement un monument historique le 13 avril 1995.

Le Passage du Nord fait partie des trois passages historiques de Bruxelles, avec les Galeries Saint-Hubert (1846-1847) et la Galerie Bortier (1847). Inaugurée par la « Société Anonyme du Musée et du Passage du Nord » en 1882, cette dernière vise à prolonger la dynamique de la galerie du Commerce, située à quelques mètres du passage. En donnant à la galerie son style architectural « national », l’architecte Henri Rieck est félicité pour ses travaux donnant à la capitale « un établissement curieux » visant à augmenter l’attraction.

Une rénovation cruciale au début des années 2000

Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Alors que la galerie commerciale connaît un succès, ce n’est pas forcément le cas des activités culturelles proposées à l’étage, musées ou encore théâtres. C’est alors que Léon Fontaine intervient pour sauver l’édifice de plusieurs années difficiles. Après le rachat en 1892, l’homme d’affaire souhaite donner une réelle notoriété au passage. Et à son décès en 1923, ce dernier laisse à ses quatre filles un héritage immense. Aujourd’hui, la Société Civile Passage du Nord est répartie entre les quatre branches de la famille Fontaine : la branche Solvay, la branche Delwart, la branche Van den Coprut et la branche Verhaeghe de Naeyer.

Les représentants des quatre familles se réunissent tous les mois pour discuter des décisions concernant le passage. Récemment, ce dernier a fait office d’une grande rénovation afin de retrouver son état d’origine. Après trois années d’études à préparer les travaux auprès d’une équipe pluridisciplinaire, les travaux débutent au début des années 2000. L’idée principale est de restaurer dans l’état original les façades extérieures du bâtiment et des magasins avec les mêmes types de matériaux. Les 32 caryatides (8 modèles de caryatides reproduits 4 fois), véritables symboles du passage, ont été reproduites.

Un passage qui vit avec son temps

Aujourd’hui, le passage arrive à bout des travaux. La reconstitution des deux dômes en haut du bâtiment est attendue l’année prochaine. Le directeur des locaux attend également l’arrivée de nouveaux commerçants pour combler les devantures de magasins vides. L’idée est de privilégier la qualité plutôt que la rapidité pour apporter une « plus-value au passage », déclare Xavier Verhaeghe. A l’étage, le Passage du Nord va également accueillir des espaces de coworking et coliving. Avec plus de 64 chambres, pour la première fois, le passage possédera des logements. Pour sa survie et son attractivité, le bâtiment ne reste pas figé dans le passé et cherche à vivre avec son temps. Au point de prévoir d’ores et déjà la suite. Un comité de jeunes va être créé pour intégrer progressivement la gestion et préparer la prochaine génération qui prendra les commandes de la gestion du passage.