Le site du Hellfest, lieu de pèlerinage

Aux premiers abords, le lieu n’a rien de spécial : un parking souvent désert, un grand bâtiment noir, rien de spectaculaire. Pourtant, si l’on s’y aventure un peu, on découvre des monuments peu ordinaires : la statue de fer fendant le sol, représentant le signe de main des cornes, aux "scolobancs” en forme d’os, l’ambiance devient davantage intimidante. Quelques pas de plus, et tout s’éclaire : l’arbre métallique, qui trône au beau milieu d’un espace vert, forme dans une calligraphie gothique, le terme d’”Hellfest”.  

Du plus grand festival de métal à un lieu de promenade  

Petits, grands, jeunes, séniors, amateurs de musique classique ou de Hard Rock, tout le monde peut se promener, tout au long de l’année, sur le site du Hellfest. Gratuit et en libre accès (sauf les jours de festival et les semaines qui précèdent et suivent l’évènement), le lieu s'étend sur 14 hectares. « Entre 10 et 100 personnes par jour » se baladent dans l’antre du métal, selon Eric Perrin, chargé de communication du Hellfest. “Depuis dix ans, avec un peu d’étonnement quand même, le terrain […] est devenu un véritable parc de promenade pour les familles, les joggeurs, les touristes ou encore les fans du festival. Les gens veulent admirer les différentes sculptures mais aussi imaginer ce que peut être le Hellfest”, déclare Ben Barbaud, créateur de l’événement. En effet, on y retrouve la statue de l’ancien bassiste et chanteur de Motörhead Lemmy Kilmister, le “Kingdom Of Muscadet”, ou bien la voiture mi-scorpion mi-araignée, accrochée à la façade du bar Grimbergen. Ce site si emblématique devient terre de pèlerinage pour les habitués du festival, qui découvrent un lieu qu’ils reconnaissent difficilement : plus de bruit, les chanteurs à la voix rauque et les cheveux longs sont remplacés par les oiseaux, plus de foule, l’endroit devient curieusement synonyme de sérénité.  

De nouvelles attractions ?  

Le jeudi 23 juin 2022, le Hellfest et la compagnie La Machine, à l’initiative de L’Éléphant nantais, ont présenté leur nouveau projet commun : La Gardienne des Ténèbres. Sculpture de bois et d’acier de 8 mètres de haut, elle représentera le buste d’une femme, surmontant l’abdomen d’un scorpion. “Son dard et sa bouche pourront cracher du feu, de la fumée et de l’eau”, déclare, pas peu fier, le directeur artistique François Delarozière. Pour abriter le mastodonte, un hangar en verre de 450 m2, la “Porte Des Ténèbres”, verra le jour en 2024. Atelier de maintenance pour sa locataire, il pourra également accueillir le public le reste de l’année, pour admirer la bête de 38 tonnes.  

Romane Rousseau