Présidentielles 2022 : Ils visent les 5%

En politique, le côté financier joue un rôle capital, et ce surtout lors de l’élection présidentielle. Alors que les 12 candidats à la fonction de chef de l'État ont été officiellement annoncés le 4 mars, certains, assez bas dans les sondages actuels à un mois du premier tour, visent principalement les 5% de votes. Explications.

Présidentielles 2022 : Ils visent les 5%
Les candidats à l'élection 2022. Crédit photo: JDD

Ils ont été validés par le Conseil Constitutionnel, ont reçu leurs 500 parrainages, mais désormais le plus dur est à venir. En effet, plusieurs candidats, même s’ils ne l’annoncent pas ainsi, souhaitent avant tout le remboursement de leur campagne, onéreuse à force de meetings et d’affiches très chers pour les partis politiques.

Des règles claires et précises

Tout d’abord, cette campagne possède des limites budgétaires : selon les décrets, le plafond de dépenses s’élève à 16,851 millions d’euros pour les candidats présents au premier tour, et 22,509 millions d’euros pour les deux candidats présents au second tour. Un plafond qui aurait, selon l’affaire du financement libyen démarrée en 2007, été largement dépassé par l’ancien président Nicolas Sarkozy lors de la campagne qui a précédé son élection, et également en 2012.

Mais pour rembourser cet argent dépensé, l’Etat se doit de répondre présent. En dessous de 5 %, il reverse une somme équivalente à 4,75 % du plafond des dépenses du premier tour, soit 800 423 euros. Au-dessus de 5 %, le remboursement est maximal, puisqu’il atteint 47,5 % du plafond de dépenses, soit 8 millions d’euros : la somme est décuplée. On comprend ainsi que c’est une motivation de plus pour que les candidats atteignant cette barre symbolique.

Ceux qui, à quelques semaines de l’élection, sont au-dessus des 10% d’intentions de vote dans les derniers sondages devraient voir contre toute attente, ce seuil passé. Les concernés étant Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Eric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon, et Valérie Pécresse.

Candidats au bord de la limite

Cependant, pour les autres, la campagne remboursée paraît relativement loin. Pour Yannick Jadot et Fabien Roussel, respectivement à 5 et 3,5%, l’objectif est atteignable si l’effet drapeau que le président Macron reçoit depuis le début de la guerre en Ukraine s’estompe.

Pour les 5 restants, à savoir Philippe Poutou, Nathalie Arthaud, Anne Hidalgo, Nicolas Dupont-Aignan et Jean Lassalle, naviguant entre les 1 et 2,5 pourcents, l’argent semble déjà loin: déception particulière pour la maire de Paris, avec son parti le PS en chute libre comparé aux dernières élections déjà décevantes, ainsi que pour le candidat souverainiste: Nicolas Dupont-Aignan avait brigué en 2017 les 3,5%. Encore une fois, trop juste.