Quand le bien-être au travail devient indispensable !

Le coronavirus a bouleversé notre rapport au travail. Les cas de burn out, turn over, quiet quitting sont de plus en plus observés en entreprise. Pour enrayer ces phénomènes, les sociétés misent plus que tout sur une image éthique et responsable et n'hésitent pas à vanter le bien-être de leurs salariés.

Quand le bien-être au travail devient indispensable !
© Pixabay

Réapprendre à vivre après avoir vécu un burn out. C’est ce qu’à subit Virginie. À l'époque, elle travaille dans un pressing, près de Nantes, où elle progresse jusqu’à occuper un poste dans le management, six jours sur sept. Là-bas, elle s'investit énormément dans un métier qui ne la rend pas forcément heureuse. “Je n’étais plus moi-même, ça ne me correspondait pas. J’avais l'impression d’être fausse”. Elle s’accroche pendant plusieurs années  jusqu’au jour où son corps lâche.  “J’ai fait un malaise. J’ai perdu mes mots, ma voix face à des clients”. Elle est hospitalisée le 28 juillet 2018. Le résultat des examens tombent et révèle un burn out. “Je ne m'en suis pas rendu compte. C’est vrai que j'étais fatiguée, mais je buvais beaucoup de cappuccino et du yop, ça me donnait de l’énergie. Je ne me posais pas de questions”. Une pratique pour pallier son manque d’énergie qui l’a conduit à développer du diabète. 

Deux ans maintenant qu’elle a repris à travailler ; d’abord sur un emploi à temps partiel pour se diriger progressivement vers un 25 heures. “C’est le maximum que je puisse faire car j’ai perdu beaucoup en concentration”. Aujourd’hui, elle conduit et accompagne des enfants en situation de handicap ou placés par l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance). “Je n’ai plus personne sur mon dos”, conclut Virginie qui mesure, à présent, pleinement l’importance du bien-être au travail tout en lui donnant du sens.

Donner du sens à son travail !

Si chez certains le corps a lâché, chez d’autres, c’est une totale remise en question qui a abouti à réinterroger leur rapport au travail. Depuis plus d’un an, Paul, âgé de 25 ans, est responsable de la maintenance et de la sécurité client chez Emmaüs. Quand il a rejoint son emploi, c’est la marque de la société qui l'a largement séduit.  “J’avais le choix entre deux entreprises et j’ai choisi Emmaüs parce que je me sentais en confiance”. Une décision qu’il ne regrette pas du tout aujourd’hui. Il apprécie également la liberté qu’il peut prendre. “Pour moi, c’est vraiment l’aspect éthique qui était très important. Il faut que tu te lèves le matin et que tu sois heureux d’aller travailler”. Ce constat, il l’observe aussi chez ses collègues, passionnés par leur métier. “Ils sont motivés donc ils sont forcément force de proposition. Quand tu aimes ce que tu fais, et que tu as un vrai objectif derrière, tu te donnes au maximum.”  Mais il le reconnaît, pour encaisser une charge de travail, même si ce dernier est plaisant, il faut prendre du recul. “C’est très important de prendre des vacances pour que psychologiquement ça tienne la route”. 

Faire du bien-être au travail une priorité 

La qualité de vie au travail est aujourd’hui devenue l’une des préoccupations principales chez les employeurs. “Les entreprises qui s’en sortent le mieux sont celles qui ont commencé à se pencher sur le bien-être au travail et qui se soucient du bien-être de leurs salariés”, confie Jérôme*, gérant d’une entreprise de nettoyage dans le Grand Ouest. Il pousse son analyse plus loin. “Aujourd'hui, il y a un consensus qui est atteint. On pensait que les gens restaient dans nos sociétés parce qu’ils étaient bien payés. Et on se rend compte que des gens bien payés quittent aussi leurs emplois. Ils vont même être capables de faire des choses pour moins d'argent mais ils se sentiront bien mieux derrière. Donc le salaire qui motive les employés, aujourd’hui, ce n’est plus forcément vrai”.

 

*le prénom a été modifié

Julie Morisseau