Réanimation de nuit : les soignants de Nantes à l’agonie
Elles ont entre 25 et 51 ans et travaillent toutes en réanimation de nuit au CHU de Nantes. Elles subissent chaque jour la mauvaise gestion du service, le manque de moyens ou de personnel jusqu’à mettre en péril leur propre santé. Personnel soignant de nuit, elles sont 13 à dénoncer leurs conditions de travail.
Arrivée 19 h 15, départ 7 h 15. Voilà les horaires des soignants de nuit en réanimation au CHU. 12 heures de travail, avec seulement 9 infirmières pour 30 patients. Un nombre de personnel totalement sous-estimé, d’autant plus quand la loi en prévoit 3 supplémentaires dans les services (le décret relatif aux établissement pratiquant la réanimation prévoit 2 infirmiers pour 5 patients.) Un rythme d’enfer avec des patients et des machines particulièrement lourdes. Des services surchargés et des soignants à bout de souffle alors que le département de la Loire-Atlantique est un département sous-doté en lits. Pas étonnant donc que sur les 13 soignantes interrogées plus de la moitié d’entre-elles aient déjà été en arrêt de travail voire en burn-out. “On a l’impression d’être des pions sans vie privée », confie Valentine, “on fait notre travail, on peut être rappelé sur nos congés, pour aucune reconnaissance de nos supérieurs”.
Un fossé qui se creuse au sein du personnel
Louise Dugast