Rendez-vous de la Baule : Pierre de Villiers « écrire c’est déjà agir »

Après 43 ans au service de la France, Pierre de Villiers, militaire et ancien chef d’état-major, a donné rendez-vous à ses lecteurs jeudi 17 février au palais des congrès de la Baule. Celui qui est aujourd’hui auteur et conférencier est venu présenter son dernier livre « Paroles d’honneur : lettres à la jeunesse ». 

Rendez-vous de la Baule : Pierre de Villiers « écrire c’est déjà agir »

Pierre de Villiers refuse de parler de retraite, un mot bien trop lourd de sens pour un militaire, ce n’est cependant plus en mission qu’il s’exerce, mais bien dans les librairies. Après avoir quitté son poste de chef d’état-major des armées, l’ancien général reçoit la proposition de nombreux éditeurs pour raconter ses mémoires. La même année sort « Servir », vendu à 200 000 exemplaires, le premier d’une série de 4 livres publiés en 5 ans. Le dernier, « Parole d’honneur : lettres à la jeunesse », un recueil de 45 lettres, voit le jour en novembre 2022. 45 lettres pour autant de valeurs à cultiver autour d’un thème principal « réunir des jeunes de tous horizons sous l’étendard français ». Fort de ses propres expériences et de l’armée qu’il considère comme un « laboratoire pour la France », le général fait un bilan de la jeunesse actuelle, de sa formation et de ses aspirations. « Les jeunes attendent qu’on leur parle aux cœurs et aux tripes ». « On ne cultive pas assez l’audace et le dépassement de soi dans notre système scolaire, tout comme on n’utilise pas assez le sport pour parler à notre jeunesse ». Une remarque lancée, dans une salle comble de 900 personnes, par cet ancien footballeur, passionné de sport.

Un pays et une jeunesse profondément en crise

Autre but du livre : redonner aux jeunes « l’amour de la France et la confiance envers l’État, alors que l’autorité et l’obéissance ne vont plus de soi ». Ses 2 ans à Matignon à faire face à de multiples crises lui ont appris que « les décisions sont souvent prises en fonction de leurs conséquences économiques et juridiques, il faut recentrer l’humain ». « On parle sans arrêt aux jeunes d’intelligence alors qu’ils veulent du cœur ». Et ce ne sont pas ses 120 demandes mensuelles de conférences qui prouveront le contraire, « les Français ont besoin d’un message d’espérance, loin du misérabilisme ambiant ». « Les Français ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont de vivre dans un pays comme l’hexagone » une leçon apprise au cours de ses missions au contact des soldats sur le terrain au Mali ou en Afghanistan ». 202 pages et une heure de conférence pour « préparer les jeunes à leur futur sans mollesse et revenir au bon sens paysan ». Clin d’œil à ses origines, lui qui a grandi à Boulogne dans le bocage vendéen.

Louise Dugast